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Anomalie #361

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problème convergence loi Orgéas ISOHYPER3DORGEAS2 avec dépendance à l'angle de Lode

Ajouté par Julien Troufflard il y a plus d'un an. Mis à jour il y a plus d'un an.

Statut:
En cours
Priorité:
Normal
Assigné à:
Version cible:
-
Début:
21/09/2023
Echéance:
% réalisé:

0%

Temps estimé:
Temps passé:

Description

Gérard,

Le contexte est une loi d'Orgéas dépendante de Lode qui conduit à non convergence dans un calcul ballon de Frank. Par exemple, ce calcul passe très bien avec une loi Orgéas classique ou Favier.
Cette loi avait déjà bénéficié d'une amélioration de la convergence en petite déf suite ticket 346 ( https://herezh.irdl.fr/issues/346 ). Mais cela n'a pas résolu le cas de Frank sur ballon.

cas ballon trop compliqué pour un ticket, donc je cherche sur cas simple à comprendre dans quel cas une loi Orgéas est mal configurée pour bien converger lorsque l'on fait dépendre ses paramètres à l'angle Lode. Et comme on en a souvent parlé, il s'agit principalement de déterminer si le potentiel est convexe.

En fouillant par ci par là, on peut montrer qu'une fonction à une seule variable est convexe si sa dérivée seconde est toujours positive ou nulle. Par exemple, c'est le cas pour Favier, et d'ailleurs on dirait que la dérivée seconde du potentiel par rapport à Qeps est analogue au module de cisaillement de la loi (et donc forcément, il y a plutôt intérêt à ce qu'il soit posifif!!).
Je n'ai pas fait ce travail de dérivation pour Orgéas, et le cas est plus compliqué dans le cas d'un potentiel dépendant de Qeps et angle de Lode, donc 2 variables. mais ce serait à faire...

Pour étudier la convexité, suite à la résolution du ticket 360 ( https://herezh.irdl.fr/issues/360 ), je simule un certain nombre de trajets de chargement sur un cube 3D en contrainte plane (direction 3 libre). Je réalise des calculs en imposant via PRESSION : SIG22 = k*SIG11 pour 33 valeurs de k appartenant à [-1:1]. Le post-traitement de ces calculs permet de tracer 2 types de graphes :
1) projection du tenseur SIG dans le plan déviatoire : isolignes à déformation de mises égale
2) tenseur SIG dans le plan SIG11-SIG22 : isolignes à déformation de mises égale
(NB : déf mises en mesure almansi pour la loi Orgéas, donc analogue à Qeps)

Dans le fichier test.info joint :
Je démarre d'une loi Orgéas simple MAT_Orgeas telle que :
3K=6000, Q=15, mu1=30, mu2=5, alpha1=0.125 (NB : autres paramètres désactivés via un grand Qe=999.)
(pour info, je l'ai paramétrée pour être très très similaire à la loi Favier utilisée dans le ticket 360).

Cette loi converge très bien dans tous les cas. Et d'ailleurs, aucun problème particulier n'a été relevé par Frank en ce qui concerne ce genre de loi sur cas ballon.
Pour illustrer cette loi, on obtient ces graphes (graphe 1 : plan déviatoire, graphe 2 : plan SIG11-SIG22) :

Sur le 1er graphe, on repère le chargement via les angles de Lode bien connus. Et sur le second, j'ai ajouté quelques modes de chargement pour aider la lecture : TU/CU=traction/compression uniaxiale, TB/CB=traction/compression (équi-)biaxiale, CS=cisaillement. Par exemple, tout ce qui est du "genre TB", i.e k proche de 1 est en haut à droite du graphe, et on retrouve l'équivalent en CU le long de la ligne rouge horizontale à gauche du graphe (loi quasi-incompressible) ou bien le long de la ligne rouge verticale en bas du graphe (loi isotrope).
Certaines isolignes sont incomplètes car je n'ai pas chargé assez, donc c'est normal.

On voit l'énorme dissymétrie traction/compression s'amplifier avec l'augmentation du chargement (Qeps naturellement dissymétrique TU/CU). L'allure de ces isolignes ne présente pas de concavité particulière quoiqu'on devine une légère concavité aux plus grands niveaux de déf qui peut provenir de plein de raisons (précision du calcul, tenseurs pas strictement déviatoriques, etc...)

Je reviendrai plus tard sur le fait que la forme des isolignes sont arrondies au début, puis présentent des pointes de plus en plus prononcées sur le 2ème graphe (en CU et TB) en formant ainsi peu à peu des triangles aux côtés légèrement concaves.

Ensuite, j'ai essayé tout un tas de lois Orgéas dépendantes d'une fonction linéaire de cos(3phi). Je fais en sorte que les coefficients de base sont ceux en TU et je définis une fonction sur Q, mu1 et mu2 de manière à ce qu'on ait :
coef_CU = fraction*coef_TU

si je met une fraction inférieure à 1, j'aurai des coefs inférieurs en compression uniaxiale. J'obtiens une convergence pour des lois jusqu'à fraction = 0.6 environ. Et si je mets fraction = 0.5 ou moins, les calculs divergent dans tous ou presque les cas de chargement plus ou moins tôt dans le chargement.
Même pour la loi fraction=0.6 qui converge dans tous les cas, on obtient des isolignes assez caractéristiques d'une non-convexité du potentiel :


sur le premier graphe, j'ai zoomé pour mieux voir la forme non convexe dans le plan déviatoire en déf assez modérée. Par la suite, la dissymétrie traction/compression naturelle de Qeps permet de "rattraper le coup" si on veut.

Ensuite, pour fraction = 0.5 ou moins, ça diverge. On va dire que vu la forme des isolignes, on comprend bien que ça puisse diverger.

Par contre, et c'est la raison de ce ticket, j'ai essayé des lois en faisant en sorte que les coefficients soient plus grands en CU :
coef CU = fraction * coef TU
avec fraction > 1

Il est très difficile de faire converger ces lois, même pour des fractions proches de 1.
Par exemple, dans le fichier test.info, la loi MAT_Orgeas_Lode_CU_1p1TU est telle que fraction = 1.1 et donne le résultat suivant :

Les isolignes incomplètes viennent de la non-convergence des calculs. Et ça commence très tôt pour des déformations pas très élevées. Or, on voit bien que la forme des isolignes n'ont pas l'air anormales.

J'ai donc essayé de redéfinir cette loi d'une autre manière. Cette fois, je fais en sorte que les coefs de base de la loi sont ceux en CU et je calcule les paramètres de dépendance à Lode pour retomber sur les coefs prévus en TU. C'est la 3ème loi dans test.info : MAT_Orgeas_Lode_CU_1p1TU_depuis_CU
Pour la loi précédente, on avait :
en TU : Q=15, mu1=30, mu2=5 (coefs de base de la loi)
en CU : Q=16.5, mu1=33, mu2=5.5

Pour la nouvelle loi, on met comme coef de base :
Q=16.5, mu1=33, mu2=5.5
et on fait en sorte qu'en TU, on retombe sur : Q=15, mu1=30, mu2=5

dans la loi précédente, on avait des fonctions Lode COURBEPOLYNOMIALE de coef : 1.05 -0.05 . Dans la 2ème version, on a comme paramètres : 0.9545455 -0.0454545

J'ai vérifié que ces 2 lois correspondent bien strictement au même comportement. Par exemple sur le graphe suivant, c'est une comparaison entre les 3 lois présentes dans le fichier test.info en TU/CU :

Les lois Orgéas v1 (MAT_Orgeas_Lode_CU_1p1TU) et v2 (MAT_Orgeas_Lode_CU_1p1TU_depuis_CU) sont comme prévu :
1) identiques à la loi d'origine MAT_Orgéas en TU
2) légèrement plus raides en CU
Pour compléter la vérification, dans le répertoire joint, j'ai également mis un fichier gnu_verif_Orgeasv1_vs_Orgeasv2 qui montre une comparaison des lois v1 et v2 pour 3 modes différents de chargement en déplacement imposés. Et donc a priori, ce sont bien des lois identiques (et de coef de Poisson compris dans [0.4:0.5] dans la gamme de chargement étudiée).

Remarque qui a peut-être son importance : ces lois convergent très bien en déplacement imposé. Le problème apparait en contrainte imposée.

Avec la 2ème version de loi, j'obtiens les isolignes suivantes :

aucun calcul ne diverge. Les isolignes sont "normales" (les portions manquantes ne viennent pas d'une divergence).

Et donc je tombe enfin sur un cas simple qui tendrait à montrer un possible problème à corriger dans la dépendance à Lode de ISOHYPER3DORGEAS2.

Je n'ai pas de piste particulière. J'ai pensé à 3 possibilités :
- je me trompe quelque part (paramètres dans le .info, étude convexité via isolignes de déf mises, etc...)

- un problème général (théorique ou erreur programmation) dans toutes les lois de Grenoble. Je n'ai pas tracé ici, mais les isolignes des graphes SIG11-SIG22 obtenues pour la loi Favier équivalente à MAT_Orgeas donne exactement le même problème de "pointes" en CU et TB (triangles de plus en plus pointus). J'y reviendrai demain pour compléter cet aspect. Je note par ailleurs que dans le cas MAT_Orgeas_Lode_CU_1p1TU, les cas de calcul qui divergent sont autour de CU et TB. Pas de divergence autour de TU et CS.

- tu m'avais mentionné certaines simplifications dans le code en ce qui concerne l'opérateur tangent de ISOHYPER3DORGEAS2 dépendant de Lode. Y a-t-il une amélioration possible sur ce point ?

à suivre


Fichiers

Orgeas_plan_dev_SIG.png (18,8 ko) Orgeas_plan_dev_SIG.png Julien Troufflard, 21/09/2023 21:05
Orgeas_plan_SIG11_SIG22.png (30,4 ko) Orgeas_plan_SIG11_SIG22.png Julien Troufflard, 21/09/2023 21:05
Orgeas_Lode_CU_0p6TU_plan_dev_SIG.png (31,3 ko) Orgeas_Lode_CU_0p6TU_plan_dev_SIG.png Julien Troufflard, 21/09/2023 21:33
Orgeas_Lode_CU_0p6TU_SIG11_SIG22.png (28,6 ko) Orgeas_Lode_CU_0p6TU_SIG11_SIG22.png Julien Troufflard, 21/09/2023 21:34
Orgeas_Lode_v1_plan_dev_SIG.png (18,8 ko) Orgeas_Lode_v1_plan_dev_SIG.png Julien Troufflard, 21/09/2023 21:41
Orgeas_Lode_v1_plan_SIG11_SIG22.png (28,8 ko) Orgeas_Lode_v1_plan_SIG11_SIG22.png Julien Troufflard, 21/09/2023 21:41
cpt_TU_CU_3_lois.png (21,2 ko) cpt_TU_CU_3_lois.png Julien Troufflard, 21/09/2023 21:49
Orgeas_Lode_v2_plan_dev_SIG.png (19,1 ko) Orgeas_Lode_v2_plan_dev_SIG.png Julien Troufflard, 21/09/2023 21:53
Orgeas_Lode_v2_plan_SIG11_SIG22.png (30,7 ko) Orgeas_Lode_v2_plan_SIG11_SIG22.png Julien Troufflard, 21/09/2023 21:54
pb_convergence_Orgeas.tar (157 ko) pb_convergence_Orgeas.tar Julien Troufflard, 21/09/2023 22:04
Favier_plan_SIG11_SIG22.png (28,8 ko) Favier_plan_SIG11_SIG22.png Julien Troufflard, 22/09/2023 08:58
Favier_plan_SIG11_SIG22_zoom_CU.png (20,4 ko) Favier_plan_SIG11_SIG22_zoom_CU.png Julien Troufflard, 22/09/2023 09:02
Favier_plan_SIG11_SIG22_zoom_TB.png (21,2 ko) Favier_plan_SIG11_SIG22_zoom_TB.png Julien Troufflard, 22/09/2023 09:03

Mis à jour par Julien Troufflard il y a plus d'un an

voici un complément sur la partie "apparition de pointes en CU et TB".

Comme indiqué, j'ai construit la loi MAT_Orgeas de manière à être très très proche d'une loi Favier utilisée dans le ticket 360.

Voici ce que donne cette loi Favier en terme d'isolignes dans le plan SIG11-SIG22 :

donc quelque chose de très similaire au 2ème graphe du message précédent (MAT_Orgeas dans le plan SIG11-SIG22). Cette fois, j'ai chargé un peu plus jusqu'à 80 MPa pour compléter les isolignes. Tout converge très bien. Mais on voit clairement l'apparition et l'amplification des "pointes" en CU et TB.

J'ai également calculé beaucoup plus de cas de charge (coef k dans SIG22 = k*SIG11) autour de CU (k=0 et SIG11<0) et TB (k=1, SIG11>0). En zoomant sur le graphe précédent et en affichant les points de construction, on a :

zoom sur CU :

zoom sur TB :

Le phénomène de pointe apparait donc sur Favier et sur Orgéas (avec ou sans Lode). Je ne sais pas si ça vient du type de loi (loi de Grenoble). Ce qui est étrange, c'est que si par exemple on calcule la compression uniaxiale (k=0), on a une pointe mais on calcule un cas très proche de CU en appliquant un coef k très petit mais non nul, on n'a pas de pointe. De même en TB pour un coef k très proche de 1.

Mis à jour par Gérard Rio il y a plus d'un an

  • Statut changé de Nouveau à En cours

ou là là ... cela fait beaucoup d'infos (intéressantes !).
Le pb est que je pars lundi jusqu'à début novembre et j'ai pas mal de choses à régler !! je ne vais pas pouvoir t'aider beaucoup sur le sujet avant mon retour.
Mais voici quelques remarques:
- Denis Favier dans sa thèse a montré que pour des déformations importantes (disons au-dessus de 10%) la forme des potentiels (dit de Grenoble) présentait des boucles dans les zones où tu arrêtes tes tracés (les coins) ce qui conduit systématiquement à une non unicité des solutions dans ces régions.
Tu peux regarder les graphiques que Denis a tracés dans sa thèse pour avoir une idée plus précise.
Je crois (mais à vérifier) que le phénomène est due au couplage sphérique-déviatorique introduit par l'utilisation d'invariant d'Almansi.
Du coup, je pense que la solution générale est d'implanter une mesure log exacte ou cumulée.
Ces deux mesures (à une bricole près) sont implantées dans Herezh au niveau du calcul de la déformation.
Concernant les lois de Grenoble, j'ai rédigé une solution théorique (cf. doc sur les lois hyperélastique) permettant d'utiliser ces mesures, mais je n'ai pas commencé d'implantation. Sans doute qu'au cours de l'implantation, il y aura des modifs (théoriques) à y apporter: souvent c'est le cas dans ce genre de développement.
Donc ça demande un travail certain, que l'on peut considérer comme balisé mais qui reste à faire...peut-être une R&T avec le CNES ! En tout cas cela apporterait un vrai plus pour toutes les lois de Grenoble.

NB:Concernant la simplification vis-à-vis de l'angle de Lode, je pense qu'il s'agit des pb lorsque Qeps est faible ??? mais cela n'impacte pas ici

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